Le 27 avril avec amour

Expériences Africaines

Notre maison se trouve en haut d’une colline à l’intérieur d’une grande cour clôturée. Elle est parfois la cible des enfants curieux qui se demandent : que font « les blancs » dans leur grande maison? Mais le 27 avril est leur journée préférée pour nous rendre visite. Le 27 avril est la journée d’indépendance du Togo. C’est la journée où beaucoup d’entre eux se rassemblent à la préfecture, qui est tout juste en bas de notre maison, pour le défilé. Une fois le défilé terminé les enfants cherchent quelque-chose à faire. Comme notre maison se trouve à quelque pas, ils viennent au moins pour taquiner notre chien.

Je suis sorti de la maison après le dîner pour saluer un ami, Marc, qui a aussi participé dans le défilé. J’ai vu au portail une centaine d’adolescents qui tentaient de regarder qu’est-ce qui se passait. Il y avait une jeune fille qui eut l’audace de rentrer et demander de l’eau. Je refusai en disant :

« Et si je te laisse entrer pour boire, quel désordre suivra ?

-Oh, je leur ai dit que tu vas les taper s’ils rentrent tous, a-t-elle répondu.

-Il faut sortir, ai-je dit. »

En parlant avec Marc j’ai demandé : « Qu’est-ce que je devrais faire d’une telle situation? Ils demandent tous de l’eau. Or notre Seigneur nous a dit de donner de l’eau à ceux qui ont soif, mais s’ils rentrent, ce sera le désastre.

-C’est vrai que Jésus nous a dit comme ça, a-t-il dit. Il faut que nous leur donnions au moins un peu d’eau. Avez-vous une grosse glacière pour y mettre de l’eau ?

-Oui, nous avons cette glacière-ci

-Allons-y. »

Nous avons tiré le boyau vers le portail aussi loin que possible. Rendus là, nous avons commencé à remplir notre glacière. Maintenant Lene, notre gardien, devenait conscient de notre plan. Il n’avait pas l’air de trop l’aimer non plus. Lui, il connaissait qu’est-ce que ces adolescents était capables de faire.

Marc entrouvrit la porte et les enfants faillirent rentrer précipitamment. Avec peine il les repoussa et referma la porte. Il commença par prendre un enfant après l’autre par le bras jusqu’à ce qu’il y ait une dizaine d’enfants autour de la glacière en train de boire.

« Fais-vite, a-t-il crié »

Les enfants rentraient, buvaient et sortaient en vitesse, mais ce n’était pas assez vite pour ceux qui n’avaient pas encore bu. Finalement Marc et Lene se sont munis de fouets et les ont chassés pour au moins faire un peu de place à l’extérieur de la porte, tellement ils se pressaient à la porte. Nous avions beau demander et crier mais les enfants n’écoutaient guère. « Après que tu as bu, il faut partir à même temps. » a crié Marc. Ses ordres tombaient sur les oreilles sourdes.

J’ai tenté de raconter une histoire biblique avec les images pour ceux qui attendaient, mais le bruit et les bousculades de plusieurs la rendait inefficace, alors j’ai dû abandonné. Finalement Marc, exaspéré cria « Seulement ceux qui portent les kakis, mettez-vous en ligne. » Avec un peu de force ceci a été accompli. Moi, je surveillais pour m’ assurer qu’il n’y avait pas d’autres qui essayaient de se glisser dans la file. Dans notre beau pays il n’y a pas d’idée comment faire une file d’attente. Si tu es capable de te faufiler devant les autres, tu le fais.

Entretemps j’épié des garçons qui fouillaient notre poubelle à une centaine de mètres de distance. J’ai couru vers eux mais ils ont vite disparus. Lene faisait le tour des autres portes de notre cour pour voir s’il y avait d’autres qui s’y faufilaient .

Les files d’attentes que Marc réussi à organiser semblaient fonctionner enfin. Je dû quand même donner un rappel sévère ici et là quand le désordre voulait se réinstaller. Incroyablement la file devint bientôt très courte et la plupart des enfants étaient assis à l’ombre. « Continue avec l’histoire » ont-ils crié. J’ai recommencé et cette fois-ci j’ai été capable de garder leur attention. L’histoire terminée j’ai dit « et maintenant je vais rentrer dans ma chambre pour me reposer. Qu’est-ce que vous allez faire?

-Partir, ont-ils répondu. »

Et quelques 15 minutes plus tard, ils étaient tous partis.

Mattieu 25.35 Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ;

Qu’est-ce que j’aurais dû faire? La façon dont nous avons fait me semble tellement brutale et sans amour. Si nous aurions essayé de faire d’une manière douce je suis certain que le désordre aurait pris le dessus. Mais, Jésus nous a recommandé fortement de donner de l’eau à ceux qui ont soif. Comment donner l’eau avec amour?

Vous êtes morts

Colossiens 3.3 Car vous êtes morts et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. 

Qui a entendu une chose pareille? Si on meurt, on vit? C’est contre notre raisonnement humain. Mais nous le voyons dans la nature comme Jésus nous l’enseigne.

Jean 12.24 En vérité, en vérité, je vous le dis: Si le grain de froment ne meurt, après qu’on l’a jeté dans la terre, il demeure seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.

Pourquoi cherchons nous à faire « une vie » pour nous-même? Jésus nous dit encore :


Luc 17.33 Quiconque cherchera à sauver sa vie la perdra; et quiconque l’aura perdue la retrouvera.

Ceci est parce que Jésus est venu pour être la vie pour nous. Et s’il est notre vie, que faire avec la vie que j’ai présentement et que je crois est pour moi? Il faut que cette vie meurt pour que la nouvelle vie puisse recommencer. Je devrais ammener cette vie à la croix de Christ et la faire mourir là.

C’est vrai, je suis mort, mais qu’est-ce qui est merveilleux c’est que la vie que je vie est maintenant la vie de Jésus. Il ne reste plus de « moi » dans ce que je fais.

Jean 3.16 Car Dieu a tellement aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.